a drop in the ocean + Kennedy

KENNEDY & SKYE

T'es là et tu jures en silence parce que tu n'aimes vraiment pas être là. Tu préférerais de loin pouvoir rentrer et retourner à tes animaux. Mais non, il avait fallut que Cora s'en mêle et te voilà à être tiré dans tout les sens par maquilleuses, habilleuses, photographes et journalistes. T'en peux plus, t'as jamais vécu ça et tu détestes déjà. T'as même rien demandé pour te retrouver là ! Toi, tout ce que tu faisais c'était respecter la mémoire de Kathy mais à croire que ta soeur est trop bête pour comprendre ça. De toute façon elle n'a jamais été très fute-fute dans sa tête celle-là ! Mais tu l'aimes bien, tu sais toujours pas pourquoi. Elle a toujours eu une belle vie, elle est née une fois que ton connard de père a été foutu en taule alors elle a rien connu de lui. Toi si, tout le temps, tout les jours, à chaque instant. Tu clignes des yeux et secoues la tête lorsqu'une maquilleuse arrive avec ce qui ressemble plus ou moins à du fond de teint. "Ah non là, je suis désolé, mais ça va pas être possible !" tu te lèves devant ses gros yeux globuleux entourés d'un trait grossier de crayon noir. T'as jamais compris pourquoi les femmes trouvaient ça essentiel de se maquiller. Toi tu les préfères sans, Kathy était magnifique quand elle dormait, son visage était dénué de toute trace de quelconque produit chimique et elle était vraiment elle. Enfin, tu sors de la salle de maquillage et tournes à droite, à gauche, t'essaies d'être à l'aise dans les vêtements qu'ils t'ont enfilés mais t'y arrives pas. Pourtant un pantalon leather, une chemise d'un gris pur ça devrait pas être trop difficile à porter ! Mais toi t'y arrives pas, déjà le pantalon il te donne l'impression d'être trop serré, tu t'habilles toujours de manière ample d'habitude, ou tout simplement de façon à être à l'aise. C'est pas des lions, des tigres ou même des chevaux qui vont venir rire de ta tenue ! La salle de presse arrive enfin à ta porté et tu y entres sans plus de cérémonie. Non, t'y prend pas des pincettes, tu rentres et tu refermes la porte sans ménagement avant de frotter tes mains contre ton visage. Tu soupires et laisses retomber tes mains en clignant des yeux. "Non mais sérieusement...du fond de teint quoi !" tu te parles à toi-même avant de te rendre compte que t'es pas tout seul. Non, il y a une femme là-bas, pas mal jolie avec des cheveux d'un brun presque identique à celui de Kathy. Et là tu te traites d'idiot, t'aurais pu faire attention avant de déferler et de te plaindre sans plus de cérémonie. "Je vous dérange ?" que tu lui demandes en pointant la porte du pouce.

CODE BY APACHE.

« nothing i know changes me at all. again i wait for this to change instead » ◣ BLINK 182 - all of this

Côtoyez toutes les personnes qui passaient devant moi me rendait légèrement nauséeuse. Je ne supportais pas d'être au contact d'autant de monde. Tête blonde, brune, rousse ou encore dégarnie, je n'arrivais plus à suivre tout les allers et venus que provoquait cette émission dénuée de bon sens. Comment pouvait-on contraindre toutes ses personnes à trouvaient l'amour ? Moi-même je ne comprenais pas pourquoi ma mère pensait que j'allais trouver l'homme de ma vie parmi une douzaine de prétendant si avec plus de 10 000 hommes vivant prêt de chez moi, je n'avais jamais pu trouver celui qui réussirait à surmonter mes nombreux problèmes psychologique pour m'accepter comme j'étais vraiment. J'étais face à tout ces individus que je n'arrivais pas à aborder et mon espace vital devenait légèrement réduit dû à toutes les circulations. C'est pourquoi je pris la peine de me lever pour prendre une bouteille d'eau au distributeur qui me permettrait d'occuper mes pensées à autre choses. Sortant le peu de monnaie que j'avais dans mon sac, pensant que ce n'était pas chose nécessaire dans ce genre d'émission, j'appuyais avec vigueur sur le bouton de la machine, patientant quelques secondes pour finalement repartir avec dans les mains une bouteille d'eau. Je ne pris pas la même direction, cherchant un endroit un peu plus calme où je ne me sentirais pas étouffé par l'environnement ambiant. La salle de presse fut cet endroit. L'heure d'une pause avait sonné pour les nombreux photographes et journalistes auquel j'avais résisté toute la mâtiné, refusant tout attention de personnes qui ne s'intéressaient qu'à un potentiel futur candidat et non à un individu à part entière. Je pris place sur l'une des chaises se trouvant au fond de la salle, croisant les jambes en attendant que le temps passe dans un silence qui en aurait gêné plus d'un. Moi, je trouvais ça si apaisant et si grisant à la fois. Me laisser embarquer dans ce genre d'idiotie ne me ressemblait pas, mais après en avoir parlé avec mon psychologue, il était sûr que se serait un tout nouveau départ pour moi que de participer à cet émission. Et peut être même que j'aurais la chance de tomber sur ce soi-disant type qui ferait battre mon cœur à la seconde où son regard se poserait sur moi. Continuant de rêvasser, la porte qui venait de claquer me fit faire un bon et mon cœur s'accéléra comme je l'avais imaginé. Mon regard se posa sur l'intrusion qui semblait être un homme avec une très belle carrure. Je ne pense pas que mon psy pensait à ce genre de rencontre amoureuse. Je ne rata rien du spectacle de cet homme qui ne semblait supporter le maquillage de l'odieuse femme corpulente qui avait déjà voulu s'en prendre à mon visage quelques heures auparavant. Après avoir pesté contre le maquillage, il me vit tout de même, comme surpris de me voir là, seule. Je continuais de le fixer sans piper mot, j'avais toujours été une sorte d'observatrice silencieuse et me sortir de ma léthargie était assez compliqué, mais il ne devait pas s'en douter. Il me demanda s'il me gênait. Oui ! J'aurais voulu être seule jusqu'à la fin de ma vie, ne pas devoir supporter la présence d'un homme ou d'un humain en général. Je voulais seulement être tranquille et ne pas devoir supporter la présence de personnes tous plus hypocrite les unes aux autres. « Non. » Menteuse. Je mourrais d'envie de l'envoyer balader. Mais dans un certain sens, je devais m'intégrer, j'étais là pour faire des efforts de communication et de sociabilité. Malgré tout, je ne savais pas quoi ajouter, il m'avait l'air gentil et tout, mais je ne pouvais pas faire plus. Engager la conversation m'était impossible.

KENNEDY & SKYE

Tu restes planter au milieu de la pièce, comme si t'étais un coupable prêt à te faire juger sur ton incapacité à tirer un trait au marqueur sur Kathy. Mais tu peux pas, elle a été trois ans de ton existence, elle a été la perle de tes nuits et la soie de tes jours. Tu vivais qu'en sa présence et t'es mort quand elle t'a quitté pour s'envoler là où elle n'aurait plus à souffrir de cette putain de maladie. T'aurais dû être content, mais au lieu de ça tu joue ton connard d'égoïste et t'aimerais qu'elle soit à nouveau là. Parce que t'oses pas t'avouer qu'elle a été l'une des seul à bien vouloir te côtoyer assez pour finalement sortir avec toi. T'as jamais eu grand nombre de conquête et ça t'as jamais gênée. Tu te disais que tu attendais la bonne personne pour fonder un foyer et t'arrives pas à t'enfoncer dans le crâne que c'était pas Kathy cette femme faite pour toi jusqu'à la nuit des temps. Non, sinon elle serait toujours là, elle serait enceinte de quelques mois et vous auriez décidés d'investir dans votre propre cirque. T'arrives même pas à t'avouer que si t'es encore tout seul aujourd'hui c'est parce que t'arrives pas à te dire qu'elle est morte. T'y arrives pas et tu sais que tu n'y arriveras pas tout seul. Mais tu sais aussi que c'est pas avec les gens que tu fréquenteras dans les semaines à venir que tu réussiras à remonter la pente. "Si vous le dites." tu le sens qu'elle te mens. Son regard parle de lui-même, t'as jamais été foutu d'arriver au bon moment et de disparaître quand il le fallait. T'as toujours été la tâche de vin sur la robe de marié, le suçon sur le coup d'une none et l'injure dans un milieu politique. La fausse note d'une symphonie grandiose de Mozart. Tu l'observes quelques instants avant d'aller t'asseoir sur une chaise en face d'elle, sur le mur opposé. T'as pas envie de la déranger, mais tu refuses de te faire poursuivre par les maquilleuses alors autant l'emmerder elle plutôt que de te faire chier toi. Tu croises tes bras sur ton torse et enfonces une main dans ton pantalon leather à la recherche du paquet de chewing-gum au fruit de la passion que t'as réussie à y faufiler. Tu sors difficilement le paquet et le tend vers la jeune femme face à toi "Vous en voulez ?" Sois polie Skye, on sait jamais qui t'as en face de toi.

CODE BY APACHE.